UNE SEMAINE POUR LA PLANÈTE

Lundi, cultivez votre gourmandise

Pour bien commencer la semaine, vous pouvez cuisiner vos restes de repas ou vos aliments dans leur totalité en concoctant des smoothies ou des compotes par exemple avec des fruits en fin de vie. Par ce geste simple et gourmand, vous contribuez à la réduction du gaspillage alimentaire. Pour 1 tonne de nourriture qui ne part pas à la poubelle, ce sont 4 tonnes d’émissions de CO2 évitées [soit 80 aller-retours Paris / Londres en avion]

Et pour savoir que faire les autres jours de la semaine, c’est ici: Zero Waste France

BALAYER DEVANT SA PORTE

Avant de critiquer les autres, dit le proverbe, commençons par balayer devant notre propre porte.

Quelle autre citation pourrait s’appliquer mieux sur les questions liées à l’environnement? Il est « facile » de demander aux industries de baisser leurs émissions et de prendre sa voiture pour aller chercher son pain. Il est « facile » de protester contre les incinérateurs et de continuer à acheter les produits sur-emballés et de ne faire pas beaucoup d’effort pour trier. La liste des petits gestes quotidiens est immense, chacun peut faire sa part de colibri et alors les choses commenceront à changer!

Est-ce que le collectif d’architectes et sociologues « Encore Heureux » a pensé à la citation de la porte quand ils ont conçu un pavillon pour la COP21? De toute manière la question du recyclage, de la réutilisation et de la diminution des déchets est au cœur de leurs projets, comme en a témoigné l’exposition « Matière Grise » qui leur était consacrée au Pavillon de l’Arsenal à Paris en 2013/14.

Leur construction pour la COP21, le « Pavillon Circulaire » – qui d’ailleurs n’est pas du tout rond – a été érigée sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris: une « expérimentation architecturale »  autour du réemploi de matériaux de construction.

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(c) Cyrus Comut

La façade est constituée de 180 portes en chêne provenant d’une opération de réhabilitation d’un immeuble de logements HBM du 19ème arrondissement. La laine de roche servant à l’isolation intérieure a été déposée lors des travaux de la toiture d’un supermarché. Les éléments de la structure bois sont des restes du chantier d’une maison de retraite. Les sols et les murs sont faits de panneaux d’exposition, tandis que le caillebotis de la terrasse extérieure provient de l’opération Paris-Plage. En guise de mobilier, cinquante chaises en bois ont été collectées dans les déchetteries parisiennes, réparées puis repeintes, et les suspensions lumineuses proviennent des stocks des éclairages publics.

Le pavillon accueillera, comme feu le pavillon M à Marseille, des expositions, conférences, débats, ateliers et un café.

L’agence « Encore heureux » a d’ailleurs aussi été choisie pour assurer la direction artistique de la grande exposition autour des déchets prévue en 2017 au MuCEM !

A LA RECHERCHE DE LA CHAUSSETTE PERDUE

le-mystere-de-la-chausette-orpheline-colombe-linotteVous ne croyez pas qu’il existe des fissures dans notre univers? Si, si, je vous assure elles sont bien là! Invisible à l’œil nu c’est une porte qui s’ouvre vers un monde parallèle. Alice vous le confirmera! Vous en doutez encore? Alors souvenez vous du soir où vous avez enlevé DEUX chaussettes et du lendemain où il n’y restait qu’UNE seule. Rappelez vous les fois quand vous avez mis une paire bien assortie dans le lave linge – et quand vous avez voulu étendre votre linge… eh oui, la paire n’était plus, une chaussette orpheline était restée dans notre univers pendant que l’autre s’était tirée par la fissure dans l’au delà, dans le pays des chaussettes fugueuses!

Face à ce constat il y a plusieurs réponses possibles: créer votre style particulier en portant des chaussettes dépareillées, une rouge et l’autre bleue par exemple ou n’acheter désormais que des chaussettes de la même couleur, interchangeables à l’infini ou… envoyer vos chaussettes abandonnées par leur jumelle à Marcia de Carvalho!

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Styliste et créatrice originaire de Sao Paolo au Brésil, elle vit depuis longtemps à Paris où elle a travaillé avec de prestigieuses maisons de couture avant de lancer sa propre marque qui met en valeur le savoir-faire artisanal français. C’est en parcourant le monde pour son travail que Marcia de Carvalho se rend compte des conditions de travail pénibles dans l’industrie textile de nombreux pays tout comme des problèmes environnementaux causés par cette industrie.

Elle se passionne donc pour la proposition de la Mairie de Paris d’installer son atelier et une boutique dans le quartier populaire de la Goutte d’Or. Le projet de la Mairie a comme objectif de réhabiliter ce quartier pauvre et de travailler sur l’insertion professionnelle de ses habitants. En 2008 l’association « Chaussettes Orphelines » voit le jour pour donner une deuxième vie aux textiles et une deuxième chance aux personnes. Marcia de Carvalho veut avec cette association

  • recycler le textile, notamment de chaussettes dépareillées.
  • créer des liens sociaux
  • favoriser l’insertion sociale, économique et culturelle par le biais de la transmission de savoir-faire artisanaux dans le domaine du recyclage textile et de la création de mode.

Chaussettes, mitaines, bonnets, gilets, écharpes, bijoux, housses d’ordinateurs – la gamme est large et tout est fabriqué à partir de fils récupérés. N’hésitez pas à regardez par vous même les jolies pièces de la collection « Fil Rêve de Chaussettes » que vous pouvez aussi commander en ligne.

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LES JEUNES DE KELIBIA

Ils sont jeunes, entre 12 et 17 ans, filles et garçons, à pied ou en vélo, ils s’appellent Omayma, Khouloud, Aymen ou Mohamed et on les reconnait par leur tenue: T-Shirt et casquette verts.

Tous les weekend des équipes de jeunes sillonnent la ville de Kelibia au nord-est de la Tunisie. Le programme « Casques vertes » a été initié par la Tunisie en collaboration avec les Pays Bas en 2014 et devrait se déployer dans plusieurs villes. Malheureusement ce n’est que dans Kelibia que la greffe a prise.

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Les jeunes gens casqués ont pour mission de sensibiliser les habitants à une gestion responsable des déchets. Dans un pays qui a vu gonfler le volume des déchets, surtout après la Révolution, c’est un enjeu majeur pour préserver les paysages mais aussi la santé des habitants. Les pouvoirs publics, affaiblis et dépourvu de moyens, n’arrivent pas à faire face de manière efficace à la situation et n’en font pas une priorité non plus. Alors la société civile doit se prendre en charge elle même si elle veut que les choses changent. Encadrés par un ancien chef scout et retraité de l’enseignement, les jeunes gens font alors du porte à porte pour discuter directement avec les gens, s’informer de leurs doléances et chercher ensemble des solutions possibles: est-ce qu’ils préfèrent un bac à ordures au coin de la rue ou des sacs individualisés (bleu pour le plastique, marron pour l’organique, rouge pour le toxique)  quelle heure leur semble a plus propice pour le ramassage…

Une fois ces problèmes réglés –  sacs et collecte le soir vers 19h – tout n’est pas encore au beau fixe. Que se passe-t-il après?

« Il n’y a aucune vision globale sur les déchets ; le tri n’existe pas, le recyclage n’est pas organisé en concertation avec le système de collecte et il manque des filières de valorisation, sur les déchets organiques par exemple »

déplore un observateur. Le chemin vers une vraie politique et gestion des ordures est encore long mais ce qui est prometteuse, c’est l’implication des jeunes et la prise de conscience des particuliers.

Un encouragement est aussi le diplôme que l’État Tunisien a remis en janvier 2015 au directeur de l’environnement et de la propreté de la ville, Walid Jenhani et qui désigne Kelibia comme « la ville la plus propre » du pays!

CHÉRI, SORS LA POUBELLE!

Il semble que sortir la poubelle soit une des taches ménagères que les hommes accomplissent le plus souvent.

Chaque Français produit en moyenne 374 kg de déchets ménagères par an, 37,6 million tonnes de ces déchets sont collectés par les services publiques.

Mais qu’est-ce qu’on trouve dans nos poubelles?

  • 33 % de déchets putrescibles (épluchures, reliefs de repas, restes de viande etc.)
  • 21 % de papiers et cartons
  • 27 % de métaux, plastiques, verre
  • 10 % de textiles sanitaires et autres textiles (avec une augmentation pour le textile sanitaire: couches et lingettes!)
  • 9 % autres ordures

Après un pic dans la production de déchets dans les années 2000, leur volume baisse légèrement mais nous sommes encore très loin des quantités des années 1960 quand nous étions sous la barre de 200 kg/habitant.

La fin de la corvée domestique des chéris n’est pas encore pour demain!

(Source: ADEME-MODECOM)

1000 KM À PIED, ÇA USE, ÇA USE….

Eh oui ça use les chaussures et les gambettes et encore plus si l’on tire une poubelle derrière soi!

Relier Puyricard et Paris à pied, c’était le pari (un peu fou) de Lola Orsoni et Hervé Pighiera (alias « Poubelman ») mais c’est surtout un acte citoyen fort en amont de la COP21. Ils ont parcouru toute la distance à pied car « c’est le mode de déplacement le plus naturel« . Aller à pied ça veut aussi dire être plus attentif à son environnement, regarder autour de soi – et s’en apercevoir des déchets qui jonchent les bords de routes, du petit sentier à l’autoroute…. Hervé c’est donc doté d’une grande poubelle et a ramassé pendant tout son trajet ce que d’autres ont abandonné. Enfin pas tout tout car même un bon gars de 90kg ne serait pas capable de traîner tout un train de poubelles nécessaires pour engloutir toutes les immondices.

Une fois les déchets ramassés, ils sont triés par matériaux (métal, plastique recyclable, verre, papier/carton…) et par type (paquets de cigarettes, mégots, déchets dangereux…) et ensuite il ne reste qu’à trouver les poubelles de tri adéquates pour s’y délester et recommencer.

Le 3 octobre les valeureux marcheurs-ramasseurs sont arrivés à Paris sous un ciel bleu sans nuages, après une dernière étape de 18,5 km et un « butin » de 1.605 déchets, l’équivalent de 21,25 kg!

Tout le périple a pu être suivi via le blog sur http://unemarchepourlenvironnement.com/ et Facebook https://www.facebook.com/unemarchepourlenvironnement et a été jalonné par des belles rencontres. Des inconnus ont soutenu le projet en offrant d’accompagner les marcheurs mais aussi en proposant des gâteaux, un gîte, un café, voire des déchets ramassés à droite et à gauche.

N’hésitez pas à lire le récit des différentes étapes et à vous informer plus en détail sur l’association « Puypuy’net » qui essaie de sensibiliser les enfants et le grand public aux problématiques environnementales.

« REDONNER UN RÔLE SOCIAL À LA CUISINE »

C’est la philosophie du chef Pierre Sang

(c) William Baucardet pour l'Express StylesNé en 1980 en Corée du Sud et orphelin, Pierre Sang est adopté par une famille auvergnate à l’âge de 7 ans. Il apprend à cuisiner en famille avec les restes des repas préparés par sa mère et sa grand mère. Passionné par la cuisine, formé d’abord en région lyonnaise, à Londres et dans son pays natal, le jeune homme se fait connaitre en participant à l’émission « Top Chef » où il arrive en finale. Cette expérience lui permet d’ouvrir son propre restaurant à Paris où il fait cohabiter les saveurs de ses deux patries, celles de la cuisine française et celles plus exotiques de la cuisine coréenne. Aujourd’hui à la tête de deux restaurants à succès il ne se laisse pas gagner par la facilité mais reste un militant. Son approche responsable comprend l’utilisation de produits locaux respectueux de l’environnement, des relations directes avec les commerçants de proximité et une inlassable lutte « anti-gaspi ».

En amont de la COP21 à Paris, Pierre Sang et l’association Fauve proposent une Semaine de la gastronomie circulaire où les restes sont à l’honneur. Le but est de montrer qu’une cuisine saine, savoureuse et abordable pour tous est possible.

Plusieurs ateliers pour adultes et/ou enfants permettent de découvrir « Le potiron sous toutes ses formes », d’apprendre à fabriquer ses smoothies, à faire des gâteaux de Noël avec des produits « bizarres », à adopter des pratiques alimentaires différentes, de s’initier à la cuisine anti-gaspi dès le plus jeune âge mais aussi à découvrir l’utilité de trier les déchets.

Les sommes récoltées sont entièrement reversées à l’association « Partage ».

Pour en savoir plus sur la semaine de la gastronomie circulaire ou pour s’inscrire aux ateliers: http://www.pavilloncirculaire.com/fr/home/10144-semaine-de-la-gastronomie-circulaire.html

Pour savoir plus sur l’association « Partage »: http://www.partage.org/

ou sur l’association Fauve qui veut transmettre les pratiques d’une alimentation citoyenne: http://www.associationfauve.org/

et enfin pour déguster la cuisine de Pierre Sang Boyer, c’est ici: http://www.pierresangboyer.com/

Bon appétit!

GARBAGE MAN

I wanna tell you about my baby,
Yeah…, she run off with the garbage man.
I wanna tell you about my baby,
Yeah…, she ran away with the garbage man.

She better come back quick,
Come back and empty my garbage can.

I don’t know where she’s been,
And I don’t know where she going.
I don’t know where she’s been,
And I don’t know where she going.

Please, come on back baby,
My trash can is really over flowin’.

You know babe,
She spend all my hard earned cash.
You know babe,
She spend all my hard earned cash.

She better come back this morning,
or a shotgun is bringing her back

L’histoire de la fille infidèle qui s’en va avec l’éboueur chantée par l’Irlandais Rory Gallagher, un des meilleurs guitaristes du blues rock, mort en 1995 à seulement 47 ans victime de son alcoolisme…

4,5 MILLIARDS D’ANNÉES ET UNE CUILLÈRE EN PLASTIQUE

Pourquoi se casser les pieds à laver sa fourchette ou sa cuillère! C’est tellement plus pratique, ces couverts jetables en plastique pour aller pique-niquer ou faire la fêtes avec les potes. Et ce n’est pas cher – 100 cuillères à dessert en plastique blanc ne coûtent que 1,33 € TTC. Cela s’appelle « tendance éphémère », ça peut être l’oeuvre d’un designer comme Starck et ça se vend sur des sites comme « La Boutique du jetable »….

Mais regardez plutôt ça:

Toujours envie de brader tout ce que cette planète à mis des milliards d’années à produire??