Ils sont jeunes, entre 12 et 17 ans, filles et garçons, à pied ou en vélo, ils s’appellent Omayma, Khouloud, Aymen ou Mohamed et on les reconnait par leur tenue: T-Shirt et casquette verts.
Tous les weekend des équipes de jeunes sillonnent la ville de Kelibia au nord-est de la Tunisie. Le programme « Casques vertes » a été initié par la Tunisie en collaboration avec les Pays Bas en 2014 et devrait se déployer dans plusieurs villes. Malheureusement ce n’est que dans Kelibia que la greffe a prise.
Les jeunes gens casqués ont pour mission de sensibiliser les habitants à une gestion responsable des déchets. Dans un pays qui a vu gonfler le volume des déchets, surtout après la Révolution, c’est un enjeu majeur pour préserver les paysages mais aussi la santé des habitants. Les pouvoirs publics, affaiblis et dépourvu de moyens, n’arrivent pas à faire face de manière efficace à la situation et n’en font pas une priorité non plus. Alors la société civile doit se prendre en charge elle même si elle veut que les choses changent. Encadrés par un ancien chef scout et retraité de l’enseignement, les jeunes gens font alors du porte à porte pour discuter directement avec les gens, s’informer de leurs doléances et chercher ensemble des solutions possibles: est-ce qu’ils préfèrent un bac à ordures au coin de la rue ou des sacs individualisés (bleu pour le plastique, marron pour l’organique, rouge pour le toxique) quelle heure leur semble a plus propice pour le ramassage…
Une fois ces problèmes réglés – sacs et collecte le soir vers 19h – tout n’est pas encore au beau fixe. Que se passe-t-il après?
« Il n’y a aucune vision globale sur les déchets ; le tri n’existe pas, le recyclage n’est pas organisé en concertation avec le système de collecte et il manque des filières de valorisation, sur les déchets organiques par exemple »
déplore un observateur. Le chemin vers une vraie politique et gestion des ordures est encore long mais ce qui est prometteuse, c’est l’implication des jeunes et la prise de conscience des particuliers.
Un encouragement est aussi le diplôme que l’État Tunisien a remis en janvier 2015 au directeur de l’environnement et de la propreté de la ville, Walid Jenhani et qui désigne Kelibia comme « la ville la plus propre » du pays!