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Encore deux jours pour se ruer sur des sacs en plastique avant qu’ils seront voués à disparaître. Vraiment? Pas si sûr que ça…

Il était une fois une loi avec un beau titre bien ronflant, la « loi relative à la transition énergétique et à la croissance verte » qui a donné naissance le 30 mars 2016 à un petit décret. Et qu’est ce qu’il prévoit ce petit décret? Rien de moins que la fin, la mort, la disparition des sacs plastiques non réutilisables!

D’abord c’est fini avec la mise à disposition des sacs de caisse, ces poignées de sacs généreusement offertes par les gentilles caissières et avidement empochées par pas mal de CONsommateurs. Interdit désormais le vilain sac d’une épaisseur de moins de 50 micromètres (µm), peu importe qu’il soit gratuit ou payant.

Les prochains sur la liste des futurs disparus sont à partir du 1er janvier 2017 les sacs d’emballage que l’on trouve dans des rayons fruits et légumes, chez fromagers ou bouchers.

Mais pour permettre quand même au pauvre consommateur qui n’a toujours pas compris qu’il devrait mettre un filet dans son sac à main, se munir d’un cabas, couffin ou autre panier à remplir son frigo, voilà ce que l’on lui propose comme trouvaille: à coté de sacs en papier, carton ou tissu, des sacs compostables d’une épaisseur supérieure à 50 µm constitués pour tout ou en partie de matières biosourcées (!). La teneur minimum en cette fameuse « matière biosourcée » doit s’élever au début à 30% pour arriver en 2025 à 60% .

Biosourcé… Joli nom pour un concept qui marche sur la tête! Car sac en matière biosourcé veut dire que l’on utilise pour sa fabrication du végétal: pommes de terre, maïs, canne de sucre, manioc… C’est bien! Dans un monde qui a déjà du mal à nourrir une population de plus en plus nombreux on va accaparer des terres agricoles pour faire pousser des plantes pour en fabriquer des sacs jetables!! C’est aussi débile (pardon!) comme l’idée du biocarburant. On va laisser crever des gens de faim pour que les nantis peuvent emporter leurs emplettes dans des sacs en « matière biosourcée » et rouler dans une bagnole qui carbure au biodiesel…

Est-ce qu’il faut rire ou pleurer de ces « innovations »??

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MAROC SANS MIKA

A quelques mois de l’organisation de la COP 22 au Maroc, une loi entre en vigueur pour interdire définitivement l’utilisation de sacs en plastique, les fameux « mika » dont le pays est un de plus grands utilisateurs.

La loi n°77-15 interdisant la fabrication, l’importation, l’exportation, la commercialisation et l’utilisation des sacs en plastique, adoptée en novembre dernier par les deux chambres, entrera en vigueur le 1er juillet 2016. Certains sacs en plastique, comme les sacs de récolte d’ordures ou ceux à usage agricole et industriel continueront de circuler.

Du 24 au 26 juin une grande campagne de ramassage de sacs aura lieu dans le pays entier. « Zéro Mika », lancé par la Coalition marocaine pour la justice climatique vise à sensibiliser la population sur les risques pour l’environnement et donc pour la santé par cette pollution.

En l’absence d’une politique de recyclage efficace, une grande partie de ces sacs se retrouve dans la nature, polluant les sols et s’infiltrant dans les nappes phréatiques au fur et à mesure de leur décomposition », indique la Coalition dans un communiqué. « Outre les conséquences visibles sur l’environnement, les sacs plastiques représentent un danger réel pour la santé humaine à plus d’un titre. Ils comportent en effet un risque chimique, notamment à cause des substances nocives qu’ils contiennent », ajoute-t-elle.

Sur Twitter, Facebook et ailleurs on trouve alors des photos et messages louant cabas et couffins qui ont autrefois très bien remplis la fonction des maudits sacs en plastique. Même le Président du Conseil national des Droits de l’Homme, Driss El-Yazami, prend la pose sur son profil Twitter en brandissant son couffin sous le hashtag #ZeroMika.

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Très actif pour le remplacement des sacs en plastique est une fois de plus l’association des Surfrider Maroc, toujours engagée pour l’environnement et sa préservation.

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Espérons que la France se montre aussi engagée pour supprimer ce fléau!

PIÈGE MORTEL

Il y a un peu moins qu’un an que Sea Shepherd France a lancé son opération « Mare Nostrum » sur la côte marseillaise. Lors d’une première plongée effectuée par des volontaires un premier filet de pêche abandonné – un filet fantôme – de 40 m a été récupéré, puis un deuxième de 300m. Pendant le seul mois de juillet et uniquement dans les eaux marseillaises plus de 1000 m de filets fantômes ont ainsi pu être retirés.

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Déjà en 2009 un rapport des Nations Unies a tiré la sonnette d’alarme en affirmant que les équipements abandonnés dans les océans représentent 10% (soit 640 000 tonnes) des déchets marins. Il est vrai que la plus grande partie des équipements de pêche ne sont pas abandonnés volontairement, mais  perdus lors des tempêtes ou des forts courants ou sont le résultat de « conflits », en ce sens que les équipements et les filets s’emmêlent parfois.

Mais peu importe le pourquoi les filets fantômes se trouvent dans les océans, les conséquences sont désastreuses:

  • la capture continuelle (pêche fantôme) des poissons ou d’autres animaux comme les tortues, les oiseaux de mer, les mammifères marins qui sont piégés et meurent;
  • les altérations du sol sous-marin;
  • les dangers à la navigation: ils peuvent causer des accidents en mer et endommager les bateaux.

Dans le passé, on a surtout pointé du doigt les filets dérivants, mais leur interdiction en 1992 n’a pas améliorer la situation. Aujourd’hui c’est surtout les filets maillants qui provoquent des dégâts.

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L’extrémité de ces filets est ancrée dans la mer alors que les bouchons sont attachés au sommet. Ainsi, ils forment un mur vertical sous la mer qui peut être de 600 à 10 000 mètres. Si un filet maillant est abandonné ou perdu, il peut continuer à pêcher tout seul pendant des mois – parfois, pendant des années – et tuer sans distinction poissons et autres animaux.

A côté de ces filets, les pièges et les nasses sont aussi un danger permanent. Dans la baie de Chesapeake aux Etats-Unis, environ 150 000 pièges à crabes sont perdus chaque année et environ 500 000 sont déployés. Dans l’île des Caraïbes, en Guadeloupe, les 20 000 pièges posés chaque année se perdent lors de la saison des ouragans. Comme les filets à mailles, les pièges peuvent continuer à pêcher tout seuls pendant de longues périodes.

Le rapport de la FAO suggère plusieurs pistes pour améliorer la situation qui menace une faune marine déjà ms en danger par la surpêche, la pollution et le réchauffement climatique:

  • une prime pour encourager les pêcheurs de récupérer leurs propres équipements perdus ou des filets trouvés accidentellement
  • un estampillage des équipements pour mieux comprendre les causes de la perte et mettre en place des mesures préventives
  • l’utilisation de nouvelles technologies (par exemple GPS) pour retrouver les équipements, souvent couteux et ne pas perdus volontairement, ou des matériaux biodégradables
  • une amélioration de la collecte et du recyclage dans les ports
  • l’obligation de consigner tout équipement perdu
  • des campagnes de sensibilisation des pêcheurs et marins à la problématique

« Les solutions à ce problème existent et notre espoir est que ce rapport incite les industries et le gouvernement à prendre des actions visant à réduire de manière significative la quantité d’équipements perdus ou abandonnés dans l’environnement marin », indique M. Nomura, un des responsables de ce rapport.

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LE TRI À LA ROMAINE

Si l’on parle du problème des déchets en Italie, tous les regards se tournent généralement vers Naples. Mais Rome, capitale éternelle, connait aussi des déboires dans ce secteur. 5 million de déchets sont chaque jour produit et une bonne partie se trouve abandonnée dans les rues. Le ramassage des poubelles connait des défaillances et la conscience de la population concernant le tri est très peu développée. Rome se situe sur ce point tout en bas de la liste des villes italiennes. « Io lavoro » – je travaille – répond par exemple une femme dans cette vidéo à la question pourquoi elle ne trie pas, une jeune fille n’arrête pas à parler dans son téléphone avant de lancer qu’elle n’a rien à cirer de l’environnement tandis que les commerçants se renvoient la balle confrontés à des cagettes qui ne peuvent que venir d’un d’eux. Le constat est plutôt accablant….
Il n’est donc pas étonnant que parmi les grands dossiers auxquels la toute nouvelle mairesse de Rome, Virginia Raggi, a promis de s’attaquer figure le problème des déchets qui ternissent l’image de la ville et exaspèrent les habitants.

ÇA NE SENT PAS LE JASMIN

On se rappelle encore que la révolution tunisienne qui a déclenché le « Printemps arabe » – malheureusement devenu un hiver impitoyable dans d’autres pays – fut nommée « la révolution du jasmin ». Depuis la Tunisie est le seul pays qui a vu un gouvernement démocratique émerger et peut, grâce à une classe moyenne instruite et engagée, espérer à juguler les multiples dangers qui guettent encore ce renouveau.

Un de grands problèmes auquel le gouvernement doit s’atteler d’urgence est l’environnement. Une désorganisation des services administratifs après la chute de Ben Ali a eu des conséquences qui ont fortement impacté la qualité de vie des Tunisiens. Habib Essid, le Premier ministre en personne, en a convenu devant le parlement.

L’environnement est la première victime de la révolution», affirme le militant écologiste Abdelmajid Dabbar. Ainsi, dans les municipalités, le ramassage des déchets ne se fait plus de façon efficiente. De simples «délégations spéciales» ont été constituées après la révolution pour gérer les affaires courantes.

Et là où l’administration ne propose pas de solutions et n’en s’occupe que peu, un triste laisser-aller s’est généralisé. Des détritus jonchent les rues, les sacs plastiques – ce fléau du monde entier – défigurent les paysages, le recyclage n’est qu’un vœu pieux. Chaque année les 11 millions de Tunisiens produisent plus de 2 millions de tonnes de déchets. Environ 80% des déchets ménagers sont enfouis dans une quinzaine de sites qui sont arrivés à la limite de leurs capacités tandis que le reste se décompose (ou pas) dans des « décharges anarchiques » comme l’affirme le ministère de l’Environnement.

Si les administrations portent une part de responsabilité, «le citoyen est le premier responsable de la détérioration de la situation environnementale», accuse Abdelmajid Dabbar, cité par l’AFP.

Au début de l’année la photo d’une pelouse dans un parc « noyée » sous des sacs en plastique a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Près d’un milliard (!) de sacs en plastique – non recyclables – sont utilisés chaque année en Tunisie. Depuis le Parlement a passé une loi qui sanctionne le dépôt anarchique de déchets (de peines peuvent aller jusqu’à l’équivalent de 400 euros et même à des peines de prison de 3 mois!) et travaille sur une autre loi pour interdire la fabrication et la distribution des sacs plastiques non recyclables. Malgré ces décisions qui vont dans la bonne direction, les écologistes restent sceptiques. Face à d’autres problèmes considérés comme plus urgent – les attaques djihadistes et la lutte contre le terrorisme – l’environnement passe au second plan.

Et même si les nouvelles directives sont appliquées, il est tout aussi nécessaire de sensibiliser la population à ces sujets. Sur Facebook des groupes de citoyens engagés s’activent inlassablement pour changer les mentalités et convaincre les gens à participer à une meilleure gestion des déchets. Il y a par exemple le groupe « On a été embêté pour vous » :

Le groupe pour La Nouvelle Culture Citoyenne en Tunisie  » On a été embêté pour vous بدّل السّلوك تتبدّل العقلية  » est un un groupe sur réseaux sociaux, patriote, agissant pour changer les choses dans ce pays.

Le groupe en est à 10 éditions de l’action citoyenne mensuelle « Je nettoie ma rue et je la maintiens propre » au niveau national, et d’autres actions telles que  » Un arbre, un citoyen  » et  » Dénonçons les écoles à environnement sale « . Il a récemment produit sa première vidéo citoyenne de dénonciation des facultés sales et organisé deux actions spécifiques: « Je nettoie mon patrimoine  » et  » Je nettoie ma plage ». Un Challenge des Municipalités est en cours d’organisation et beaucoup d’autres actions suivront.

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Autre groupe FB qui ne cesse de (se) mobiliser s’appelle « Pour l’interdiction des sacs plastiques en Tunisie » et se décrit ainsi:

Ce groupe est dédié à l’écologie, tout particulièrement en Tunisie, et par le monde.
Il soulève les problèmes environnementaux, et propose des actions à mener.
Ce groupe ne représente aucun parti politique et est indépendant.
Sa 1ère action est ; l’interdiction des sacs plastiques sur tout le territoire Tunisien, d’autres suivront.
 La question des déchets et plus généralement de l’environnement a partout dans le monde besoin de deux axes d’untervention pour arriver à des solutions: une politique à long terme conscient des enjeux qui dépassent les périodes électorales tout comme des clivages gauche/droite et l’implication active de chaque citoyen responsable de ses pratiques et se sentant concerné directement.
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12.000 CITOYENS LANCENT UN DÉFI

Un groupe de citoyens tunisiens excédés par l’incurie des pouvoirs publics, a décidé de lancer au nom de tous les mécontents un défi aux municipalités.

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De plus en plus de gens ont assez de voir déchets et détritus qui jonchent les rues et les campagnes et des dégradations des espaces publics restant sans réponse de la part des politiques. Ce laisser aller ne nuit pas seulement au bien-être des habitants mais est  à leurs yeux – et ils ont certainement raison – aussi dommageable pour le tourisme qui reste un des piliers de l’économie tunisienne.

Le groupe « On a été embêté pour vous » (OAEEPV) organise depuis plusieurs années déjà des campagnes de nettoyage de rues et de jardins publics avec des bénévoles et connait donc bien ce sujet. Ils savent surtout qu’il y a des problèmes dont la solution dépasse les possibilités d’un collectif citoyen et qui doivent être pris en main par les pouvoirs publics:

le laisser-aller dans l’application des lois contre les infractions et les négligences
les problèmes de parcs d’engins mal entretenus
le laxisme vis-à-vis de ceux qui déposent les gravats de chantier partout alors qu’ils sont facilement identifiés et dénoncés par les riverains
les horaires de levée des ordures variables et non communiqués aux riverains
le nombre insuffisant de bennes partout
l’absence d’entretien et de vigilance après les actions de nettoyage par les citoyens

A la fin de chaque mois un jury composé de membres du groupe OAEEPV décernera trois prix par gouvernorat à des municipalités qui ont relevé le challenge et peuvent, photo avant/après à l’appui, montrer ce qu’elles ont réussi à faire. Leurs actions seront évaluées et publiées sur la page Facebook de Tunisie – Challenge des Municipalités.

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On suivra de près cette action qui pourrait tout à fait être mise en place en France également!!

MOUANS-SARTOUX ET LA BONNE GESTION

Eh oui, on peut si l’on veut! Gérée entre 1974 et 2015 (41 ans!!) par André Aschieri – Verts puis EELV – et depuis 2015 par son fils Pierre, la petite commune entre Cannes et Grasse, a su prendre les bonnes décisions au fil des années. Ainsi tous les services publics sont gérés en régie municipale directe: eaux, assainissement, pompes funèbres, ramassage d’ordures, transports et cantines scolaires.

Dans cette région où chaque mètre carré vaut des fortunes, la Mairie a acheté 4 ha en les préemptant à un promoteur pour y planter des légumes bio pour ses cantines scolaires. Depuis 2012 Mouans-Sartoux est la seule ville de France avec des cantines 100% bio (il faudrait peut-être inviter les sénateurs qui ont voté contre l’objectif de 20% bio…)

Mais la Mairie n’a pas seulement instauré le bio dans les cantines mais s’est aussi attelé à diminuer significativement le gaspillage. En 5 ans elle est arrivée à diminuer de 80% les déchets alimentaires dans la restauration  collective – une économie de 20 cents par repas distribué.

Comment les responsables ont-ils procédé? D’abord par – ce qui relèvent du bon sens – en adaptant les portions. Un petiot de maternelle ne mange pas autant qu’un plus grand, cela semble évident! Ensuite les enfants peuvent choisir leur portion – pas tout le monde a toujours le même appétit – mais chacun peut se resservir autant qu’il le veut si c’est particulièrement bon ou que le creux est très gros ce jour là. Une partie des repas est d’ailleurs préparé à fur et à mesure pour éviter de se trouver avec de trop grandes quantités à la fin du service. Les fruits sont proposés en quartiers et les enfants se servent à volonté. Comme c’est la ville via sa régie qui fournit les cantines, les menues sont établis selon la maturité des légumes. Épluchures, feuilles etc. alimentent un lombricomposteur.

Une fois tout le monde rassasié, on pèse les déchets: 3-5 kg pour les 240 enfants contre 25 kg avant.

Alors qui peut encore dire que c’est trop compliqué? top couteux? trop utopiste?


<p><a href= »https://vimeo.com/160240607″>Le plan anti-gaspillage de l'&eacute;cole Fran&ccedil;ois-Jacob &agrave; Mouans-Sartoux</a> from <a href= »https://vimeo.com/user20285862″>Groupe Nice-Matin</a> on <a href= »https://vimeo.com »>Vimeo</a&gt;.</p>

 

EUROPE VS. SACS EN PLASTIQUE

Partout en Europe (et ailleurs) les sacs en plastique posent un problème pour l’environnement et finalement pour la santé publique. Une riposte à ce fléau commence à se mettre en place et cela par différents moyens… Petit tour chez les voisins:

En  Tunisie aussi la guerre est déclarée aux sacs plastiques à utilisation unique – normalement ils seront interdits sous peu – et un groupe très actif sur Facebook se mobilise pour faire changer les mentalités en dénonçant l’incivisme.

Tout le monde peut participer à réduire ce déchet, même sans attendre lois et décrets!

HAMBOURG MONTRE LA VOIE

Tout le monde peut, non doit participer à une meilleure gestion des déchets et surtout à leur évitement. Mais ça va encore mieux si des grandes structures montrent l’exemple.

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250 millions d’euro c’est la dépense annuelle de la ville de Hambourg (1,7 millions d’habitants) pour l’achat de marchandises et services. Le sénat de la ville (le gouvernement local) a décidé que la ville doit elle aussi mettre un signe fort pour l’environnement et a élaboré un catalogue de 150 pages pour définir les critères écologiques qui devraient à l’avenir guider tout achat. Ceci commence par le papier pour les imprimants, le café ou les ampoules jusqu’aux voitures de service dont le pourcentage de voitures électriques doit augmenter de 24% à 50% en 2020, c’est à dire 186 voitures (en comparaison: la ville de Marseille, 850.000 habitants, dispose d’un parc de 2.000 voitures! Combien d’entre elles sont électriques…?).

Dans ce petit catalogue « révolutionnaire » les édiles prennent en compte les possibilités et le coût de réparations, la possibilité du recyclage, les emballages, la durée de vie des objets, leur impact sur le climat ou encore la consommation de matières premières. Plusieurs produits sont désormais bannis des bureaux de l’administration: machines à café qui fonctionnent avec des capsules an aluminium (M Clooney va être déçu!), de l’eau minéral en bouteilles plastiques, de la vaisselle jetable ou des produits d’entretien contenant de la chlore…

Jens Kerstan, sénateur en charge de l’environnement remarque: « Notre manière d’acheter est un signal important vers l’industrie et les particuliers pour les inciter de faire encore plus attention aux conséquences d’une acquisition et à l’histoire qui se cache derrière un produit. (…) Notre objectif est d’augmenter significativement la proportion de produits écologiques et de participer ainsi à la protection de notre climat. »

L’exemple de Hambourg va certainement inspirer d’autres grandes villes – et j’espère pas uniquement allemandes – à faire preuve de responsabilité et d’une vraie volonté politique dans ce domaine.

 

L’EFFET MAGUFULI

Les actions du nouveau président de Tanzanie, John Magufuli, au pouvoir depuis ce novembre, enthousiasment (et amusent) pas seulement la population de son pays mais aussi celles d’autres états africains.

Décidé à lutter contre la corruption et le gaspillage de l’argent public Monsieur le président n’a pas seulement strictement limité les déplacements des membres de son gouvernement et interdit les billets en classe d’affaire, il tient ses réunions désormais dans des bâtiments publics au lieu des hôtels de luxe. Terminées aussi les somptueuses fêtes pour célébrer le 9 décembre l’indépendance du pays et leurs défilés militaires. Pour les remplacer John Magufuli a invité ses compatriotes à…. ramasser les ordures dans les espaces publics.

Travaillons ensemble pour garder notre pays, nos villes, nos maisons et nos lieux de travail propres!

Tel était le message du président en se retroussant les manches pour ramasser personnellement à la main feuilles mortes et détritus autour du marché aux poissons de Dar-es-Salaam. Son prédécesseur, Jakaya Kikwete, qui se dit très fier de son successeur, n’a pas chômé non plus et a balayé dans sa ville natale, Chalinze.

Les efforts de Magufuli sont appréciés – même si la twittosphère se moque gentiment de ses mesures d’économie sous le hashtag #WhatwouldMagufulido (que ferait Magufuli à ma place) – car l’argent économisé sera investi dans les infrastructures, les aides sociales et la lutte contre la choléra.

Chapeau M Magufuli!

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