4 QUESTIONS À… BARRY ROSENTHAL

©2016 Barry Rosenthal See Life

FOUND IN NATURE s’appelle une série de photos de cet artiste new-yorkais que je souhaite vous présenter ici. Photographe, sculpteur et « archéologue urbain », Barry Rosenthal a fait ses études au Dayton Art Institute et aux Apeiron Workshops avant de s’installer à New York. « Found in Nature » commence en 2007 quand il arpente les berges des cours d’eau autour de la ville pour ses photographies botaniques. D’une poignée de capsules de bière ramenée et puis photographiée, ses images ont entretemps atteint des formats importants où il met en scène, selon des thématiques, des couleurs, des fonctions ou des matières, des déchets qu’il collectionne maintenant systématiquement. Un tiers de son studio s’est donc transformé en « décharge » – mais rassurez vous il n’est pas atteint du syndrome de Diogène: les objets photographiés sont ensuite recyclés comme il faut.

©2014Barry Rosenthal Work Gloves

Ce travail a permis à Barry de devenir conscient du problème que la pollution des océans représente aujourd’hui dans le monde entier. Et grâce à ses œuvres, qui se trouvent dans des collections et musées mais sont aussi souvent reprises par des magazines, il touche un public large et international.

Barry Rosenthal a consenti à répondre à quatre questions:

  1. Pourquoi avez-vous choisi de montrer des déchets sous un aspect esthétique? – Je n’ai jamais été bon dans le photojournalisme: j’ai toujours raté le bon moment ou mes images étaient trop soignées. Avec le temps j’ai appris quel était mon point fort et ce qu’avait du sens pour moi: des mises en scènes, un travail organisé qui demande du temps et de la patience.
  2. Quel était l’objet le plus dégoûtant que vous avez jamais ramassé (ou ne pas ramassé)? – Des bouteilles en plastique remplies d’urine. Même si cela pouvait donner des images fabuleuses, j’ai du y mettre des limites. On m’a parfois dit que mon œuvre est top poli alors peut-être que je devrais essayer! J’ai une grande collection d’applicateurs de tampax  – curieusement cela me dérange moins que les bouteilles d’urine. Mais ils sont difficiles à photographier. J’ai fait plusieurs essais mais jusqu’à maintenant je n’ai pas encore réussi à produire une image que je souhaite publier. Alors je continue à les collectionner en espérant de trouver une solution.
  3. Quand est-ce que vous avez eu pour la première fois conscience du problème des ordures? – Au début je me suis seulement amusé à collectionner et à photographier mes trouvailles. Mon travail a évolué de petit objets comme des capsules de bouteilles et des briquets en plastique vers des objets plus importants comme des récipients d’huile de moteur ou d’antigel ou des bouteilles de soda. J’ai réalisé que j’étais au milieu d’une sorte de force puissante qui est inlassablement à l’œuvre à souiller les endroits où la terre et l’eau se rencontrent. Mon « éducation » est une expérience de terrain. Il a suffit de me tenir dans ces berges où les déchets s’accumulent pour en prendre conscience.
  4. Quel est votre propre geste quotidien pour l’environnement? – Je continue à ramasser et à enlever des déchets des berges dans le port de New York. Même sans penser à mes photos j’ai probablement enlevé plus d’ordures à moi tout seul qu’une centaine de personnes le font pendant toute leur vie.

Pour savoir plus sur Barry Rosenthal et son œuvre, voilà son site.

©2015Barry Rosenthal Dependency 2
©2015Barry Rosenthal The Wall

 

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